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La rencontre...

Après le premier confinement de 2020, j’ai perçu le besoin de me retirer dans un lieu calme pour me ressourcer.
Un proche m’a indiqué qu’une retraite était organisée par un ancien pasteur que je connaissais, Patrick Fontaine, dans un monastère dans la Drome.

C’était au mois d’octobre. La durée était d’une semaine, du dimanche au vendredi, et j’ai alors pu poser cette semaine de vacances auprès de mon employeur. Le thème me parlait tout particulièrement : Va vers toi - Christ en vous. J’avais été interpelé deux fois sur ce sujet au travers d’un songe et d’une prière pour la sœur jumelle d’une collègue de travail. Nous avons été une douzaine de participants à nous réunir dans ce monastère tout en silence.

J’étais en recherche d’une réponse sur la signification du ‘’Christ en vous’’ des écritures et j’avais déjà été touché par ces trois mots, mais sans en avoir cerné la signification.
Les deux premiers jours furent passés à étudier le fondement biblique du ‘’Va vers toi ou Lekh Lekha’’. Le mardi après-midi, Patrick nous demanda de nous trouver un endroit au calme, où nous pourrions demeurer seul, pour faire une première séance d’intériorité, c’est à dire une forme de méditation silencieuse, orientée vers la recherche de sa présence en nous. La durée de cette première séance avait été fixée à vingt minutes et les participants ont été invités à utiliser leur téléphone pour minuter cette première leçon.

Je me rappelle avoir quitté le groupe avec un grand sourire que j'essayais de dissimuler, et le bonheur de savoir qu’Il serait là. Comme si j’étais attendu. J’avais rendez-vous.
Ma chambre était minuscule et très simple, purement fonctionnelle. Avec comme bureau une table et une chaise en bois. J’aimais le dépouillement de cet endroit. Je me suis assis sur la chaise, j’ai lancé le compte à rebours que j’avais préparé et j'ai fermé les yeux pour rechercher le Seigneur en moi.

Et je l’ai appelé par le nom que je lui donne, nom que l’on trouve dans le cantique des cantiques, livre poétique et ode à l’amour.

Ce nom est dans ce verset : ‘’Mon bien aimé est à moi et je suis à mon bien aimé ‘’. Et j'ai trouvé ce court passage écrit au-dessus de la porte d'entrée d’une église de l’Ariège, dans le petit village de Léran.

Dans le silence de mon être intérieur, je l’ai appelé sous la forme d’une question et mais aussi par jeu. Moi : « mon bien aimé ? ».
Je l’ai appelé comme si je savais qu’il était là. Comme lorsque l'on est enfant, quand on joue à cache-cache, tout en sachant que l’autre, dans sa bienveillance, est tout proche et prêt à se montrer.

Et j’ai entendu clairement sa voix qui me répondait et m’appelait à son tour. Lui « mon bien aimé ? ». J’ai su que c’était Lui, car j’avais saisi la promesse que ses brebis entendent sa voix et qu'elles la reconnaissent. C’était Lui.

J’ai recommencé à l’appeler, comme un jeu tendre entre nous dont le but est de nous laisser trouver l’un par l’autre, en sachant qu’Il allait apparaître soudainement.
Je l’appelle encore. Moi : « mon bien aimé ? ».

Et soudain il est là, je suis contre lui, nous sommes réunis. Et le temps s’arrête.

Je suis heureux. Il est là. Ma joie est parfaite. Tellement que je me surprends à examiner ce que je ressens. Je ne me suis jamais senti aussi bien, je ne sens aucune lourdeur, maladie, gène ou infirmité dans mon corps et dans mon être, mes pensées sont claires ; il n'y a aucune trace d’inquiétude, de doute ou de question sous aucune forme dans mon esprit. Je me sens en paix comme jamais je ne l’ai été de toute ma vie.

Tout mon être est parfaitement régénéré et je sais qu’il n’y a ici aucune autre place à quoi que ce soit d’autre que sa douce présence éternelle. Il est là.

Mon regard se porte plus bas et je vois le monde, les gens, et je comprends qu’en restant là-haut, il y a une telle distance entre eux et nous que je ne peux plus communiquer ni entrer en contact d’aucune façon avec quiconque. Là où je suis, je suis séparé d’eux. Je me retourne et demande au Seigneur « mais qui va s’occuper d’eux, qui va leur parler ? ». Je savais qu’en restant avec Lui, c’était la meilleure part que je puisse choisir pour moi.

Mais que toutes formes de travail ou d’aide ou de soutien me seraient dorénavant rendu impossible. Le service serait pour moi terminé. Fini. Je perçois alors que j’ai le choix : rester avec Lui ou retourner en bas.

Je regarde le Seigneur avec toujours mon questionnement et je comprends que ma question est aussi sa question : « Christophe, qui va s’occuper d’eux ? ». Et spontanément, je lui réponds : « Mais moi Seigneur ! Moi ! Je vais m’occuper d’eux, leur parler de toi, être là pour eux ».

Je sais qu’en lui répondant ainsi, que les choses ne seraient pas faciles, qu’il y aurait des difficultés, que cela ne sera pas un long fleuve tranquille. Je choisis non pas de rester – ce qui serait le meilleur pour moi – mais de revenir.

Et hop, me voilà de retour sur ma chaise. Les vingt minutes sont passées.
Je ne reviens pas seul. Je sais que le Seigneur est là, en moi. Et que ce n’est pas moi seulement, mais bien nous deux qui ferons le travail. Je sais trop bien que je ne peux rien faire par moi-même. Et que faire les choses tout seul, j’en suis fatigué, que c’est perdre mon temps et que ça ne marche pas.

En quittant ma chambre et en marchant dans l’allée, je m’aperçois que j’ai été délivré du tabac sans l’avoir demandé et que mes douleurs thoraciques aux poumons et au cœur ont disparu.
J’ai déjà connu l’état de manque lors de l’arrêt du tabac au cours de mes nombreuses tentatives précédentes et éprouvé la morsure créée par ce manque qui dure des heures, des jours, des semaines et des mois même.

Mais mon état de dépendance à la nicotine a complètement disparu, comme si je n’avais jamais fumé de ma vie. Je suis délivré sans avoir fait aucun effort.

Je rejoins le groupe, m’assois à la place que j’avais quittée et lors du tour de table pour que chacun puisse partager ce qu’il a vécu, j’ai la conviction que je ne dois rien dire pour ne pas décourager mes autres compagnons. Donc je dis simplement que pour moi, tout s’est bien passé et laisse les autres s’exprimer chacun leur tour.

Je sais désormais que Christ est en moi. Pas parce qu’on me l’a dit. Pas parce que je l’ai lu ou que j’ai essayé de le croire.
Mais parce que je l’ai rencontré et qu’Il était en moi. Lui avec moi et moi avec Lui.

Mourir me sera un gain, cela viendra en son temps, mais je commence aujourd’hui le premier jour de ma vie éternelle. En sa Présence.

Et la première chose que je sais que je dois faire, c’est allé demander pardon à mes deux garçons pour le divorce que j’ai provoqué et le mal que je leur ai fait.
Ce que je fis dès le vendredi en quittant le monastère.

Et en arrivant chez mon fils, il se désole de ne pas pouvoir me servir un café, sa machine à expresso est en panne depuis des semaines. Pendant que je vais me rafraichir à la salle de bain, je parle au Seigneur dans mon intériorité et lui demande de guérir la cafetière comme premier miracle, en me disant avec humour, commençons par du petit.

Je retourne dans la cuisine, pose mes mains sur la centrale, la rebranche et elle refonctionne ! Le café est servi à notre plus grand bonheur !
La cafetière fonctionne encore trois ans après, à l’heure où j’écris ces lignes...

La couverture du livre sur les voyages en intériorité, aide à la méditation et à la rencontre
La 4ieme de couverture du livre sur les voyages en intériorité, aide à la méditation et à la rencontre
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