Tu me fends le coeur !!
‘’Je ne dis pas que je vais pleurer, non, mais moralement, tu me fends le cœur’’. César dans le film de Pagnol.
‘’Vous me trouverez si vous me cherchez de tout votre cœur’’. Jérémie 29:13-14.
Dans la citation extraite du film Marius de la trilogie de Pagnol, César et trois de ses compères sont en train de jouer aux cartes, deux contre deux, et malgré le fait qu’on ne peut communiquer ses intentions ou donner directement une consigne à son partenaire, ce qui serait considéré alors comme de la triche, César va tenter de faire comprendre à son équipier, Escartefigue, qu’il doit jouer avec une carte qui contient du cœur.
D’où la fameuse tirade de César qui parlant à Panisse, mais en réalité parole destinée à Escartefigue : « Tu me fends le cœur ! ». Ce qui signifie pour le tricheur invétéré qu’est César : « Escartefigue, joue du cœur ! ».
Panisse, un de ces adversaires n’est pas dupe, se lève, outré, et quitte la partie.
La situation est drôle, truculente de mauvaise foi très enfantine, c’est ce qui fait du personnage de Marius un être attachant tout en humanité, en faiblesse souvent et en grandeur par d’autres aspects.
Tu me fends le cœur !
Il y a dans la Bible un jeu auquel se livre la Transcendance, Dieu, L’Éternel, l'Être, quel que soit le nom que vous lui donniez, pour inviter le lecteur – ou celui qui écoute – à se diriger dans une certaine direction.
On ne prête pas à Dieu beaucoup d’humour, mais les traductions successives de textes araméens, hébreux, syriaques en grec ou en français directement n’ont pas permis de conserver ce trait particulier, comme si à la difficulté de respecter le sens pour le traducteur venait s’ajouter celles liées au contexte culturel ou émotionnel de celui-ci.
Il faut être particulièrement doué en langues, voire bilingue, pour réussir cet exercice et ceux qui ont tenté de traduire une simple histoire drôle dans une autre langue que la leur en ont perçu la difficulté. Faites un essai pour vous en persuader.
Sans parler du fossé créé par les mentalités, cultures, époques ou contextes historiques différents qui rendent la tâche encore plus ardue. Et pour peu que le traducteur ne soit pas émotionnellement très disponible pour saisir la nuance au moment de la traduction, ou qu'une interdiction - de rire par exemple - ne pèse sur lui, et voilà une indication qui se perd dans la tentative de transmission d’un texte d’une langue dans une autre.
L’invention du smiley est toute récente. Il permet aujourd’hui d’indiquer dans nos mini messages notre humeur en la rendant visible, en donnant le ton. Nous avons tous été victime d’un texto sans smiley qui nous a fait sur-réagir, alors qu’il était porteur de rire, d’amusement, d’étonnement, ou de tristesse, émotion voulue par son expéditeur et dont nous n’avons pas su décoder l’intention en le recevant. Ce qui a pu produire des tensions relationnelles entre celui qui lit et celui qui a écrit.
Mais revenons à un verset de l’Ancien Testament :
" Tournez-vous vers moi, cherchez-moi, et pour me trouver, faites le de tout votre cœur."
Et pour le dire à la mode de Pagnol, avec un accent du midi de la France à couper au couteau – essayez pour voir de traduire littéralement ce trait d’humour en faisant du mot à mot et vous comprendrez la difficulté du métier de traducteur – lisons à nouveau ce verset de Dieu qui parle au peuple, au travers du prophète Jérémie.
" Tournez-vous vers moi, cherchez-moi, et pour me trouver, faites le de tout votre CŒUR ."
De tout votre cœur. CŒUR.
N’entendez-vous pas l’indication de jeu ? Et le où chercher que vous donne la Transcendance ? De tout votre cœur.
Car c’est bien là qu’elle s’est cachée, et là qu’elle vous attend, la Transcendance.
Dans votre cœur.
Elle n’a jamais été aussi proche de vous.
Plus proche, y-a pas, comme disent certains ! LOL. MDR !
Je peux comprendre que la marche qui mène à la compréhension toute en subtilité de ce verset était énorme pour le peuple juif, à qui étaient destinées premièrement ces paroles.
Les Hébreux du temps de l’Ancien Testament devaient se rendre au temple où résidait l’Éternel, ne pouvaient entrer dans le lieu très saint réservé à quelques sacrificateurs qu'à de rares occasions, devaient respecter de nombreuses règles de purification, en offrant des sacrifices en guise de bouc émissaire, conditions nécessaires pour pouvoir approcher, et toujours de loin seulement, un Dieu présenté comme courroucé et vengeur.
Le pardon et la réconciliation allaient pourtant jeter une passerelle au- dessus de ce fossé infranchissable fait de rites et de commandements.
Dieu a eu le désir d’être proche de nous, pour notre bien, pour le bien de tous. D’être si proche de nous que l’on ne puisse plus mesurer le moindre millimètre entre lui et nous.
Et comment a-t-il fait pour accomplir sa volonté parfaite ? En venant en vous.
En moi, en toi.
Vous êtes son temple.
Il est là. En vous.
Nous parlerons une autre fois de la manière d’aller à sa rencontre, quoi que, que vous y rentriez avec silence et dévotion, pleurs et tristesse, ou avec de gros sabots, qui font un vacarme de tous les diables - humour :-) -, cette rencontre sera la vôtre, votre rencontre ne ressemblera à aucune autre et elle vous appartiendra à tous les deux. Loin de moi l’idée d’imposer à Dieu une manière de faire, il est Créateur en toute chose. Votre rencontre sera une œuvre unique.
Alors ? Tu me fends le cœur ?